de son fauteuil roulant
l’enfant ne voit par la fenêtre
que le ciel
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doigt sur la bouche
une femme assise dans le train
transporte un secret (1)
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ce soir pas d’auto
la lune traverse la route
je l’accompagne (1)
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j’aimais pas le train
aujourd’hui c’est différent
jolie contrôleur (1)
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au McDonald
tous mes doigt dans un Big-Mac
passe un sans-le-sou (1)
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une petite fille
en trottinette rattrape
son papa à pied (1)
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nuit sans lune
dans un verre d’eau une aspirine
disparaît (2)
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le pin se courbe
dans mon bol de café noir
ma tartine (2)
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rivières en crue
le grand peuplier blanc
une jeune pousse (2)
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sous l’ondée
les cerisier en fleur
tes cendres trop lourdes (2)
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aux obsèques
les réponses du prêtre
les questions de la petite (2)
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rafale de vent
le teckel sur trois pattes
fait ce qu’il peut (2)
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Grand-mère sous oxygène
Près d’elle coule une rivière
Ne pas pleurer (3)
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au pied d’un arbre
un chat lorgne un corbeau
tous les deux si noirs (4)
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plus de corbeaux
que de graines en terre
soir de septembre (4)
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contre mon écran
a buté une mouche haletante
dans un peu de soleil
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magnolia cueilli
sept jours que tu es morte
la fleur s’entre-ouvre
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enlassés
mes mains dans ses poches de jeans
mon amie enrhumée
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discussion
elle les yeux fixés sur lui
lui sur son portable
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forte détonation
sur le pommier perchées
les poules et le coq
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a la fenêtre
les flocons tombent tombent
mon café est froid
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le train va partir
l’homme cour arrive tout juste
mais pas dans le bon
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une rencontre
elle et lui avec leur chiens
bien plus entreprenant
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ton armoire vidée
quelque cintre
oscille légèrement
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Troupeaux de moineaux
agglutinés sur un banc
et le ciel si vaste
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« près de la banque »
a dit la veille » seulement
elle n’existe plus »
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l’été nous quitte
rouleau de PQ vide
cul nu ça caille
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la fille s’arrête
dépose l’insecte de coté
et reprend sa route
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matin humide
des gens sortent du brouillard
le train est arrivé
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là en pleine rue
un chat fait sa toilette
embouteillage
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dans sa cuvette jaune
le chat a nouveau lové
près du chauffage
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le chat sur la chaise
la chaise ssur la table
en dessous j’aspire
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septembre fini
sur le sol j’écris pour me
rapprocher de toi
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pour ce dimanche
des lasagnes mais le plat
le chat est dedans
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une veille à la caisse
chocolat aux amendes
et pot pour bébé
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agitant les bras
un enfant yeute le ciel
biberon au bec
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six heure du matin
le chant des oiseaux couvre
encore le traffic
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dans le canal
deux cygnes et leurs petits
suivit d’un caddy
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A la vitre
un visage raccommodé
par la pluie
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bien camouflé
un grillon mitraille
le calme des lieux
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au bout de son fil
une araignée immobile
fixe la tempête
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deux limaces noires
copulent dans une bave
couleur de lune
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bouquet de rose
film d’horreur à l’écran
une pétale tombe
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tout près du marché
sous les grands marronniers
des choux de Bruxelles
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une mouche
presque écrasé entre deux pages
d’un cahier noir
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magnolia cueilli
sept jours que tu es morte
la fleur s’entre-ouvre
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enlassés
mes mains dans ses poches de jeans
mon amie enrhumée
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à la fenêtre
les flocons tombent tombent
mon café est froid
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dans l’herbe haute
le bout de la queue du chat
joue à saute-souris
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en rebord de fenêtre
un nuage blanc perd ses poils
le ciel miaule il pleut
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minuit vingt-cinq
un grain de poussière vole
au-dessus du lit
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ton nom dans google
et nul trace de toi
dans la neige des pas
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(1)
Chevaucher la lune
Anthologie du haïku contemporain en français
Les éditions David, 2001
(2)
D’un ciel à l’autre
Edition AFH, 2006
(3)
Éclair soudain
Edition AFH & Ex Ponto, 2005
(4)
Anthologie du Haïku en France
Editions Aléas, 2003